L’exécution fidèle de la forme allie la quiétude de l’esprit aux élans internes qui animent le mouvement.

Celui-ci peu à peu se métamorphose; il voit son origine et son tracé finement redéfinis, tandis qu’une écoute profonde l’intègre dans la fluidité du moment.

Philippe Gagnon          

Avec ses vagues d’étirement continues et son rythme méditatif, le taïchi de maitre Moy favorise une nouvelle conscience de la posture et du mouvement. C’est une rencontre avec soi-même. L’art tonifie et assouplit le corps que l’on ressent mieux pendant que, dans le va-et-vient et les rotations, l’esprit plus calme se dépose. Progressivement, la conscience s’incorpore dans une union qui persiste, et le quotidien nous trouve plus dispos.

Parce qu’il procure un exercice accessible qui s’adapte aisément, le taïchi peut aider à retrouver la santé ou accroitre la mobilité et l’équilibre. Il peut aussi soutenir un entrainement de haut niveau, où il pénètre plus profondément dans la posture et le mouvement, et aide à la concentration.

Alors que l’esprit et le corps en mouvement apprennent à partager chaque instant, la pratique n’est plus confinée au domaine de l’exercice; l’union persiste dans nos pensées et nos actions, une présence qui prend la terre à témoin, éclairant du même coup notre rapport avec le monde. Maitre Moy nous encourageait ainsi à nous « tourner vers l’autre », et à partager bienfaits de cette pratique avec un esprit de compassion.

On trouvera dans les formes du sabre, de l’épée, du liuhebafa et du xingyi une extension de l’entrainement et des approches à l’art interne qui sont intenses et diversifiées. De la sueur, mais du bonheur…